On peut considérer la technique de l’un, la chute de l’autre mais l’essentiel est invisible pour les yeux. La vérité appartient à celui qui donne la chute comme à celui qui la reçoit. Elle ne révèle pas seulement le niveau des pratiquants mais surtout la qualité de leur relation. Dans ce dialogue de corps à corps, le temps d’une technique, la chute ponctue l’échange et livre sa richesse à qui veut bien la lire. Imparfaite, elle est le point d’interrogation questionnant l’harmonie du mouvement et suggérant la progression. Parfois, lorsque se réunissent les centres, une force mesurée, une direction commune et le sens partagé, la chute se réalise naturellement. Elle est alors le point d’exclamation qui marque la difficile unification des énergies. Dans notre pratique, essayons de ne jamais considérer cette chute comme un point final mais plutôt comme un trait d’union, reliant deux moments d’une recherche commune.

Crédit photo : Alain Couvrand