Par Benjamin Cottez
Sur une feuille de papier immaculée, traçons quelques droites parallèles avec soin…
C’est un appel silencieux à composer, d’une page vierge jusqu’alors sans dessein.
Le novice y trouvera le support stable pour son initiation à la calligraphie,
L’amateur, un soutien discret, fiable, étayant son développement d’un appui.
Suivant ces noirs sillons, la main glisse, concentrée, crayonnant des mots, des phrases et des idées.
La technique chevauche son guide à présent. Le discours se forme dans l’espace et les temps.
Mais voici l’artiste, épris de liberté… Il tord la ligne si c’est son intention.
Il a besoin de vivre, créer, respirer. Son énergie entière est en révolution.
Le poète adapte le trait, le délivre. La forme est débridée, il joue avec le droit.
Il perd ses pieds. L’inspiration l’enivre. Mais le fond se précise, au diapason du Moi.
Ne pas aller trop loin, ne pas y aller seul. Garder un lien au monde, un fil, un filet.
Revenir sans cesse à la ligne sur la feuille. C’est le début et c’est la fin. C’est le SHISEI.